102 Rue Grignan, 13001 Marseille

42 Avenue Victor HUGO, 13100 Aix-en-Provence

04 84 89 41 87

contact@nathanhazzan-avocat.fr

Comment est calculé le montant de l’indemnisation d’une victime ?

L’indemnisation du préjudice corporel repose sur un principe simple : remettre la victime, autant que possible, dans la situation qui aurait été la sienne si l’accident n’avait pas eu lieu.

Ce principe, posé depuis longtemps par la jurisprudence, implique une réparation intégrale : aucun gain, aucune perte.
Mais concrètement, comment se calcule le montant d’une indemnisation ?
Loin des idées reçues, ce calcul repose sur une méthode rigoureuse, fondée sur des expertises médicales et des barèmes précis.

1. Le principe de la réparation intégrale

La réparation intégrale du préjudice est au cœur du droit du dommage corporel.
Elle signifie que la victime doit être indemnisée de toutes les conséquences de l’accident, sans qu’aucune ne soit oubliée ni doublée.
Ce principe s’applique aussi bien dans les procédures amiables (ONIAM, CCI, assurance) que judiciaires.

La Cour de cassation le rappelle régulièrement : « la victime doit être replacée dans l’état où elle se serait trouvée si l’acte dommageable ne s’était pas produit ».
L’indemnisation n’a donc pas un caractère forfaitaire : elle est personnalisée, adaptée à la situation particulière de chaque victime.

2. La nomenclature Dintilhac : la grille de référence

Pour évaluer le préjudice corporel, les juridictions et les assureurs utilisent un outil de référence : la nomenclature Dintilhac, établie en 2005.
Elle recense l’ensemble des postes de préjudice indemnisables, répartis en trois grandes catégories :

A. Les préjudices patrimoniaux

Ils correspondent aux conséquences financières de l’accident :

B. Les préjudices extrapatrimoniaux

Ils concernent les atteintes non économiques, mais tout aussi fondamentales :

C. Les préjudices évolutifs

Pour les victimes atteintes de handicaps lourds, certains préjudices s’étendent sur toute la vie : pertes de revenus futurs, besoin d’assistance permanente, appareillages successifs.
Ces éléments nécessitent des évaluations médico-économiques complexes.

3. Le rôle central de l’expertise médicale

Le point de départ de toute indemnisation est l’expertise médicale, amiable (CCI, assurance) ou judiciaire.
L’expert, en lien avec le médecin-conseil et l’avocat, évalue :

Le rapport d’expertise fixe ainsi les bases du calcul : chaque séquelle, chaque besoin d’assistance, chaque douleur y trouve une traduction juridique et financière.
C’est pourquoi l’assistance d’un médecin-conseil de victimes est essentielle : il veille à ce que la réalité du préjudice soit justement décrite et ne soit pas minimisée.

4. Comment se calcule le montant concret de l’indemnisation ?

Une fois le rapport d’expertise établi, l’avocat évalue les montants à réclamer pour chaque poste de préjudice.
Ce travail repose sur plusieurs paramètres :

A. Les barèmes indicatifs

Il n’existe pas de “tarif” officiel des préjudices, mais des barèmes de référence, établis par les cours d’appel et par les juridictions spécialisées (notamment Paris, Lyon, Marseille).
Ils servent de point d’appui pour fixer la valeur monétaire de chaque poste :
par exemple, un déficit fonctionnel permanent de 30 % peut donner lieu à une indemnisation d’environ 80 000 € à 120 000 €, selon l’âge et les circonstances.

B. La situation personnelle de la victime

L’indemnisation n’est jamais standardisée.
Elle tient compte :

C. La capitalisation

Pour les besoins futurs (aide humaine, perte de revenus, appareillages), les sommes sont capitalisées, c’est-à-dire converties en un capital global tenant compte de l’espérance de vie et des taux d’intérêt.
Cette capitalisation obéit à des barèmes officiels actualisés (notamment les barèmes de la Gazette du Palais).

5. L’importance de l’avocat dans la phase d’évaluation

Les assureurs ou l’ONIAM proposent parfois des montants globaux d’indemnisation, souvent inférieurs à la valeur réelle des préjudices.
L’avocat spécialisé en dommage corporel analyse l’offre, identifie les postes oubliés (aide humaine, incidence professionnelle, préjudice moral des proches…) et, le cas échéant, engage une négociation ou une action judiciaire.

Son rôle est double :

Grâce à son expérience, il garantit à la victime une évaluation conforme aux pratiques jurisprudentielles, sans céder aux barèmes restrictifs utilisés par certains assureurs.

6. Un calcul au service de la justice, non de la comptabilité

Le montant d’une indemnisation n’est jamais une somme arbitraire.
C’est la reconnaissance d’un vécu, la mesure d’une souffrance et la traduction d’une perte.
Si le droit impose des méthodes de calcul précises, c’est pour assurer l’égalité entre les victimes et restaurer, autant que possible, leur dignité et leur autonomie.

Conclusion

Le calcul du montant d’une indemnisation est une œuvre d’équilibre : entre le droit, la médecine et l’humanité.
C’est pourquoi il ne saurait être laissé au seul arbitraire des compagnies d’assurance.
L’intervention d’un avocat compétent garantit non seulement une évaluation complète, mais surtout une reconnaissance pleine et entière du préjudice subi.