La naissance d’un enfant devrait être un moment de bonheur. Pourtant, pour certains parents, elle marque le début d’un combat. Lorsqu’un nouveau-né subit une blessure à la naissance — fracture, paralysie, détresse respiratoire, séquelles neurologiques — la question se pose : cette atteinte était-elle évitable ? Un geste médical a-t-il été mal réalisé ? L’accouchement a-t-il été suffisamment surveillé ?
Quand une faute médicale est suspectée, les parents peuvent engager la responsabilité de l’hôpital et obtenir réparation des préjudices subis par l’enfant… mais aussi par la famille. Ce processus repose sur une analyse juridique, médicale et humaine rigoureuse.
Les traumatismes néonataux peuvent prendre des formes variées, avec des conséquences plus ou moins graves. Ils incluent notamment :
Une partie de ces blessures peut résulter de la fragilité naturelle de la naissance. Mais lorsque les gestes médicaux sont inadaptés, ou les signaux d’alerte ignorés, la faute médicale peut être engagée.
La faute suppose une déviation des bonnes pratiques médicales. Cela peut concerner :
Lorsque l’un de ces éléments est mis en évidence, et qu’un lien est établi avec la blessure subie par le bébé, la responsabilité médicale peut être reconnue. Encore faut-il disposer d’éléments probants.
Le premier réflexe est de demander le dossier médical du bébé et de la mère. Ce droit est prévu par le Code de la santé publique (article L. 1111-7) et permet de retracer toute la chronologie de l’accouchement, les interventions réalisées, les décisions prises, les observations relevées.
Ensuite, il est essentiel de :
L’expertise peut avoir lieu dans le cadre d’une procédure amiable (CCI) ou judiciaire.
En cas de naissance dans un établissement public (hôpital, CHU, maternité publique), la procédure se déroule devant le tribunal administratif. L’hôpital est responsable des fautes de ses agents (médecins, sages-femmes, infirmiers) sur le fondement du droit de la responsabilité administrative.
Il n’est pas nécessaire de viser directement un praticien identifié : l’établissement est responsable du dysfonctionnement global du service, même si plusieurs fautes se sont combinées (retard, défaut de coordination, erreur d’appréciation…).
Le délai de recours est de deux ans à compter de la consolidation de l’état de l’enfant (ou plus tôt si les parents ont été informés des faits avant).
L’enfant blessé peut prétendre à une réparation intégrale de tous ses préjudices :
Les parents peuvent aussi être indemnisés de leur propre préjudice moral, des frais engagés pour accompagner leur enfant, ou de la perte de revenus s’ils doivent arrêter ou adapter leur activité professionnelle.
Ces dossiers sont complexes, longs, parfois techniquement décourageants pour les familles déjà épuisées par la prise en charge quotidienne. Un avocat expérimenté saura :