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L’accouchement est un acte médical complexe, exigeant vigilance, coordination et réactivité de la part des soignants. Lorsqu’un manquement survient et provoque un dommage à la mère ou à l’enfant, se pose rapidement une question déterminante : vers qui se tourner ? Hôpital, médecins, assurances, juridictions… les voies ne manquent pas, mais encore faut-il les comprendre et les utiliser à bon escient. Cet article vous guide de manière claire et rigoureuse sur les démarches à suivre lorsque vous suspectez une faute médicale durant l’accouchement.

Distinguer la faute médicale d’un aléa thérapeutique

Avant d’agir, il convient de s’interroger sur la nature de l’événement survenu. En droit médical, il existe une distinction essentielle entre la faute (mauvaise pratique, négligence, erreur de jugement) et l’aléa thérapeutique, c’est-à-dire un accident imprévisible survenu sans faute médicale.

Dans le contexte d’un accouchement, une faute peut résulter :

  • d’une mauvaise appréciation de l’état de la mère ou du fœtus ;
  • d’un retard de césarienne malgré des signes de détresse ;
  • d’un défaut de surveillance du rythme cardiaque fœtal ;
  • d’un usage inapproprié des forceps ou de la ventouse ;
  • d’une mauvaise communication entre les équipes soignantes.

L’analyse du dossier médical et, surtout, l’organisation d’une expertise indépendante permettront de caractériser, ou non, une responsabilité.

Identifier le responsable : professionnel de santé ou établissement ?

En cas d’accouchement en milieu hospitalier (hôpital public ou clinique privée), deux niveaux de responsabilité peuvent être engagés :

  1. Le professionnel de santé (gynécologue-obstétricien, anesthésiste, sage-femme) si la faute est personnelle ;
  2. L’établissement de santé (CHU, maternité, clinique), responsable des conditions d’organisation, du matériel, ou du fonctionnement global.

Dans les hôpitaux publics, c’est généralement l’établissement qui est responsable des fautes commises par ses agents. La procédure se déroule alors devant le tribunal administratif. En revanche, en clinique privée, l’action est portée devant le tribunal judiciaire, et peut viser directement le praticien libéral ou la structure de soins.

Faut-il saisir la Commission de Conciliation et d’Indemnisation (CCI) ?

En parallèle d’une procédure judiciaire, ou en alternative, la Commission de Conciliation et d’Indemnisation des accidents médicaux (CCI) peut être saisie. Cette instance administrative permet, dans certains cas, une indemnisation amiable gratuite, sans obligation de prouver une faute médicale.

Les conditions sont les suivantes :

  • Le dommage doit être anormal et grave (invalidité, séquelles lourdes, décès…).
  • Il doit être directement lié aux soins.
  • Il doit avoir été causé dans le cadre d’un acte de prévention, de diagnostic ou de soin.

L’intérêt de la CCI réside dans sa simplicité, ses délais relativement courts (6 à 12 mois), et l’intervention gratuite d’experts médicaux. Toutefois, cette voie ne convient pas à tous les dossiers, notamment ceux nécessitant une démonstration précise d’une faute grave.

Rôle des assureurs : alliés ou adversaires ?

Chaque praticien et chaque établissement de santé est tenu de souscrire une assurance en responsabilité civile professionnelle. Une fois la faute établie, l’indemnisation sera prise en charge par cette compagnie d’assurance.

Mais attention : si les assureurs ont un rôle central, ils ont aussi un intérêt à minimiser les montants versés. Il n’est pas rare qu’une offre d’indemnisation soit présentée trop rapidement, ou en deçà des montants justifiés. Il est donc fondamental de se faire accompagner par un avocat expert en cas d’erreur médicale lors de l’accouchement, qui vous aidera à :

  • chiffrer précisément vos préjudices selon la nomenclature Dintilhac ;
  • contester une offre insuffisante ;
  • solliciter des provisions financières pendant la procédure ;
  • défendre vos droits en cas de désaccord persistant.

Quelles démarches engager, concrètement ?

  1. Demander le dossier médical : toute personne a le droit d’accéder à son dossier, directement ou par l’intermédiaire de son avocat. Ce document est indispensable pour évaluer les circonstances de l’accouchement.
  2. Se faire assister par un médecin-conseil : avant toute expertise, il est recommandé d’être accompagné par un médecin habitué aux expertises judiciaires, qui défendra votre point de vue et pourra détecter les éventuels manquements.
  3. Solliciter une expertise judiciaire ou amiable : cette étape est souvent indispensable pour établir les causes du dommage et en évaluer les conséquences.
  4. Saisir la juridiction compétente ou la CCI, en fonction du lieu de l’accouchement et des objectifs poursuivis.

Pourquoi faire appel à un avocat spécialisé ?

Un avocat rompu au droit de la responsabilité médicale sera votre interlocuteur privilégié. Il vous aide à comprendre les enjeux techniques, à choisir la bonne stratégie (amiable ou contentieuse), à constituer un dossier solide et à vous faire indemniser intégralement.

Mais il est aussi là pour vous protéger émotionnellement, en assurant une prise en charge claire, humaine, sans faux espoirs, ni discours technocratique. Dans une période souvent marquée par le choc, la colère ou la culpabilité, un avocat compétent vous permet de reprendre le contrôle de la situation.

En résumé

Si vous ou votre enfant avez été victime d’une erreur médicale pendant l’accouchement, il est essentiel d’agir avec méthode, discernement et accompagnement. De nombreuses voies de recours existent, mais elles nécessitent une parfaite maîtrise du droit et de la médecine. Entourés des bons professionnels, vous pourrez faire valoir vos droits avec efficacité et dignité.

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