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L’accouchement est un moment particulièrement sensible, qui nécessite une surveillance médicale constante, une réactivité sans faille et un respect rigoureux des protocoles. Lorsqu’une erreur médicale survient à cette étape cruciale — qu’il s’agisse d’une césarienne pratiquée trop tard, d’une péridurale mal administrée ou d’une mauvaise surveillance fœtale — les conséquences peuvent être graves, tant pour la mère que pour l’enfant. Dans ces situations douloureuses, il est essentiel de connaître ses droits, les recours possibles et les démarches à engager pour faire reconnaître la responsabilité médicale.

Qu’est-ce qu’une erreur médicale lors d’un accouchement ?

Une erreur médicale pendant l’accouchement peut résulter d’une action inappropriée (mauvais choix thérapeutique, geste technique fautif) ou d’une inaction (absence d’intervention urgente, surveillance défaillante). Elle peut concerner aussi bien l’équipe obstétricale que l’anesthésiste ou la sage-femme.

Parmi les erreurs les plus fréquentes, on retrouve :

  • La réalisation tardive d’une césarienne alors que l’état de l’enfant ou de la mère le justifiait ;
  • Une surveillance insuffisante du rythme cardiaque fœtal ;
  • Une mauvaise gestion des instruments d’extraction (forceps, ventouse) ;
  • Une péridurale mal posée, causant des douleurs, des séquelles neurologiques ou des complications infectieuses ;
  • Un défaut de communication entre les membres de l’équipe médicale, entraînant un retard de prise en charge.

Lorsque ces manquements entraînent des blessures à la mère, à l’enfant, ou aggravent une situation préexistante, la responsabilité médicale peut être engagée.

Quels sont vos droits en tant que victime ?

Le droit français protège les victimes d’erreurs médicales, qu’il s’agisse d’une faute, d’un aléa thérapeutique ou d’un défaut d’information. Si une erreur a causé un dommage grave ou irréversible, vous pouvez obtenir réparation de vos préjudices. Cela vaut aussi bien pour la mère que pour l’enfant.

Vous avez droit :

  • À une information complète sur les circonstances de l’accouchement et les décisions prises ;
  • À l’accès à votre dossier médical, dans un délai de 8 jours (ou 2 mois si les faits remontent à plus de 5 ans) ;
  • À la reconnaissance d’une éventuelle faute médicale ou d’un accident médical non fautif (aléa) ouvrant droit à indemnisation ;
  • À une expertise médicale contradictoire pour évaluer les préjudices ;
  • À une indemnisation intégrale des conséquences (préjudices corporels, moraux, économiques, souffrances, assistance, perte de chance…).

Quels recours en cas de césarienne tardive ou de complication évitable ?

Le retard injustifié dans la réalisation d’une césarienne constitue l’un des exemples les plus fréquents de contentieux obstétrical. Si ce retard a entraîné une souffrance fœtale, un handicap, ou une hémorragie chez la mère, une faute peut être reconnue.

L’établissement de santé ou le professionnel peut voir sa responsabilité engagée, sous réserve d’un rapport d’expertise concluant à une erreur d’appréciation, une prise en charge non conforme aux bonnes pratiques, ou une carence dans la surveillance.

La procédure peut être engagée :

  • Soit devant la Commission de Conciliation et d’Indemnisation des accidents médicaux (CCI) en cas de dommage grave, sans nécessairement prouver une faute ;
  • Soit devant le tribunal administratif (si l’accouchement a eu lieu dans un hôpital public) ;
  • Soit devant le tribunal judiciaire (en cas d’accouchement dans une clinique privée).

Et en cas de blessure du nouveau-né ?

Lorsque le bébé subit un traumatisme à la naissance (fracture, paralysie obstétricale, anoxie cérébrale, séquelles neurologiques…), les parents peuvent demander une expertise pour faire la lumière sur l’origine du dommage. Il peut s’agir d’un retard dans l’extraction, d’une mauvaise manœuvre, ou d’un défaut de surveillance des contractions utérines.

Il est possible d’agir au nom de l’enfant mineur pour faire reconnaître ses préjudices propres. L’indemnisation peut inclure : souffrances, préjudice esthétique, perte de qualité de vie, recours à une tierce personne, frais futurs, aménagement du domicile ou du véhicule, etc.

Une péridurale ratée engage-t-elle la responsabilité de l’hôpital ?

Oui, si la péridurale a été mal posée, entraînant des douleurs inhabituelles, des complications neurologiques (fourmillements, paralysie), une infection ou une brèche dure-mérienne, la responsabilité de l’anesthésiste ou de l’établissement peut être engagée.

La faute peut résulter d’un geste technique mal réalisé, d’un défaut d’asepsie, ou d’un manquement à l’obligation d’information sur les risques. Une expertise permettra d’établir si la complication relevait d’un risque médical normal (aléa) ou d’une erreur évitable.

Pourquoi se faire accompagner par un avocat spécialisé ?

Dans ce type de dossier, la charge émotionnelle est forte, les enjeux médicaux complexes, et les procédures techniques. Il est essentiel d’être assisté par un avocat spécialisé en cas d’erreur médicale lors de l’accouchement, rompu au contentieux de la responsabilité médicale, capable de réunir les pièces pertinentes, de solliciter une expertise dans les règles, de contester les conclusions insuffisantes et de chiffrer l’ensemble des préjudices subis.

Votre avocat est votre allié dans un parcours souvent long et éprouvant, pour faire reconnaître la vérité des faits, protéger vos droits, et obtenir une réparation digne.

Conclusion

Être confronté à une erreur médicale pendant l’accouchement est une épreuve profondément marquante. Mais vous n’êtes pas seule. Le droit vous offre des voies de recours, que ce soit pour obtenir des explications, faire reconnaître une faute ou obtenir une indemnisation. Ne laissez pas l’incertitude ou la culpabilité prendre le pas sur vos droits. Un accompagnement juridique adapté est la première étape pour avancer avec force et sérénité.

N’hésitez pas à consulter notre article « Accouchement sous péridurale, que faire en cas de complication grave ? » pour avoir davantage d’informations.

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