Une morsure de chien est un événement brutal, souvent traumatisant, et aux conséquences physiques et psychologiques durables. Qu’elle survienne dans un lieu public, chez un particulier ou même dans le cadre professionnel, elle soulève immédiatement une question essentielle : qui est juridiquement responsable ?
Cette question n’est pas toujours simple, surtout lorsque l’auteur de l’accident conteste sa responsabilité ou que l’assurance tarde à reconnaître les faits.
Cet article a pour objectif de clarifier les principes de responsabilité en cas de morsure, les cas particuliers à connaître et les recours ouverts à la victime.
En droit civil, la responsabilité des animaux est régie par l’article 1243 du Code civil (ancien article 1385), qui dispose :
« Le propriétaire d’un animal, ou celui qui s’en sert, pendant qu’il est à son usage, est responsable du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit qu’il fût égaré ou échappé. »
Concrètement, cela signifie que :
C’est ce que l’on appelle une responsabilité de plein droit.
La responsabilité ne repose pas uniquement sur le propriétaire de l’animal. Elle peut également incomber à toute personne qui avait la garde effective du chien lors de l’incident. Cela peut être :
Le juge examine les circonstances précises pour déterminer qui, à l’instant des faits, assumait le contrôle, la direction et l’usage de l’animal.
Et si le chien n’a pas été retrouvé ou identifié ? Ce cas n’est pas rare, notamment lorsqu’un chien en liberté attaque une victime puis s’enfuit.
Dans ce cas :
Il est alors crucial de déposer plainte, de faire établir des constats médicaux et de recueillir des témoignages le plus rapidement possible.
Certaines races de chiens (catégories 1 et 2, dites « chiens dangereux ») sont soumises à une réglementation stricte : déclaration en mairie, port de muselière, permis de détention, assurance spécifique.
En cas de morsure, le non-respect de ces obligations peut :
Le rôle de l’avocat expert en cas de morsure de chien est alors de réorienter la procédure vers les organismes appropriés (FGAO, action directe contre le détenteur, etc.).
Au-delà de la responsabilité civile (indemnisation des préjudices), le propriétaire peut également être pénalement poursuivi s’il a fait preuve de négligence grave, notamment en cas :
Dans certains cas, la morsure peut être qualifiée de violence involontaire, voire de mise en danger d’autrui. Une plainte pénale peut alors être déposée par la victime, parallèlement à une action civile en indemnisation.
La plupart des assurances multirisques habitation comprennent une garantie responsabilité civile vie privée, couvrant les dommages causés par un chien. Toutefois :
Dans tous les cas, un accompagnement juridique est indispensable pour analyser le contrat d’assurance, défendre vos droits face à l’assureur, et saisir la juridiction compétente en cas de refus.